Le contexte
Dramatiquement mise en exergue ces dernières années par la multiplication de méga-feux estivaux, mais aussi par des mouvements citoyens contre les coupes rases ou la récurrence de conflits d’usages, la nécessité de mieux valoriser et préserver les forêts apparaît comme une nécessité écologique mais aussi culturelle, sociale, démocratique.
Espaces en tension, elles catalysent des enjeux et intérêts souvent divergents, entre lesquels il est cependant complexe de retisser du commun : entre le loisir, la préservation et l’exploitation, comment arbitrer, organiser, animer la cohabitation des usages ? Comment construire une compréhension mieux partagée et plus systémique de leur évolution, avec une pluralité d’acteurs, dans des situation de conflictualités parfois fortes ? Dans un contexte foncier très morcelé, quelles réponses plus collectives construire face aux risques qui menacent les forêts et leurs écosystèmes : feux, épidémies, perte de biodiversité, etc.?
Comment valoriser la dimension d’intérêt collectif des forêts, stimuler les coopérations et des gouvernances impliquant des acteurs aux intérêts divers ? Comment les acteurs publics peuvent-ils soutenir, impulser des modes de mise en valeur économique plus durables ? Plus concrètement, quelles instances pour une nouvelle gouvernance des forêts ?
L’ambition d’adopter de nouvelles pratiques de gestion forestière se confronte sur le terrain à la difficulté à élargir le spectre des acteurs mobilisés, au contexte de transformation rapide des forêts, à la somme d’intérêts privés qu’elles convoquent, aux contradictions de logiques d’acteurs économiques ou militants, etc. Si la gestion « multifonctionnelle » des forêts est en France un objectif partagé et établi par le code forestier, l’idée est complexe et subtile à traduire dans la réalité.
Confrontés à des défis similaires, des territoires français et européens expérimentent de nouveaux modes de gestion plus ouverts, plus partenariaux et plus durables de ressources naturelles : instances pour impliquer plus largement les parties prenantes dans la décision et la gestion, modes de mobilisation pour stimuler les coopérations entre acteurs, outils de financement au service de l’expérimentation et de la gouvernance partagée, pratiques de planification et de valorisation collective d’une ressource, etc.
En quoi de telles expériences peuvent-elles inspirer les acteurs publics (PNR, collectivités, ONF, etc.), ainsi que les communautés locales et organisations de la société civile qui s’intéressent à une gestion plus collective des forêts dans une optique de transitions locales ? Comment les traduire en expérimentations concrètes de nouveaux outils, postures, métiers pour les organisations impliquées, pour mieux préserver les forêts et impliquer les populations locales?
Les partis-pris
Une ingénierie mutualisée
Un format d’accompagnement léger et opérationnel orienté vers la mise en projet pour permettre aux participants d’apprendre les uns des autres, de s’inspirer d’ailleurs, puis de construire collectivement des scénarios de nouvelles modalités de gestion.
Il s’agira ensuite sur chaque territoire de les traduire en expérimentations d’objets tangibles (instances, contrat, etc.) à mener localement, adaptés aux enjeux de son territoire et au contexte de son organisation.
Un cadre collectif
Qui favorise la montée en compétences des participants et de leurs partenaires sur ces nouveaux modes de gestion et le croisement et le partage pair à pair et entre acteurs publics.
Une démarche appuyée par le design
Pour outiller les participants pour axer la réflexion sur les problématiques, pratiques et usages réels des parties prenantes de la gestion forestière…
Soutenir le passage de problématiques recueillies sur le terrain et d’hypothèses formulées collectivement à des scénarios et formes tangibles à mettre en test, ainsi que la conduite et l’évaluation ces tests, afin d’asseoir le potentiel transformateur du programme.
Et améliorer la qualité des échanges et la transférabilité des enseignements par la production de formes tangibles, visuelles, sensibles, etc…