Par où commencer ?

Après plusieurs mois passés à monter le programme Tronc Commun, réunir des partenaires, trouver des territoires prêts à se saisir du sujet de la gouvernance des forêts avec nous … avons-nous dépassé l’orée, non pas du bois, mais du programme, pour nous lancer dans les chemins tortueux de l’enquête … qui mèneront, si tout se passe bien, vers des expérimentations ?

A quoi ressemble Tronc Commun aujourd’hui ? Les aléas, qui sont le lot de tout projet, nous ont conduit à adapter quelque peu la méthode imaginée pour s’harmoniser au mieux avec ce que Tronc Commun est en réalité. Petit recap’ pour se remettre à jour !

De l’enquête croisée et collective … à un face à face plus bancal ?

Initialement, l’enquête devait rassembler 5 à 7 collectivités autour de temps collectifs pour s’outiller collectivement à mener l’enquête, s’inspirer d’initiatives développées en France et en Europe, donner aux enseignements particuliers une résonance partagée. On en avait eu un aperçu lors de nos « petits dejs forêts », qui ont rassemblé une dizaine d’acteurs publics au moment du montage du programme. Dans les faits, un an plus tard, nos (valeureux) partenaires ne sont pour l’instant que deux : le Centre National de la Propriété Forestière de Nouvelle Aquitaine, et le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande. Dès lors, l’enjeu de coordination est moins contraignant, nous permettant de nous impliquer directement dans l’enquête, en déployant l’équipe-projet sur chacun d’eux. D’autant que nos partenaires, bien que rassemblés par la forêt, ne parlent pas vraiment du même endroit : le parc est un acteur public (un syndicat mixte ouvert, pour être précis)… dont des représentant.e.s des différentes  collectivités du parc constituent le comité syndical ; le CNPF est un établissement public … représentant de la propriété privée … pas simple ! On reste convaincu de l’intérêt de l’inter-territorial, des croisements viendront, mais dans un second temps !

S’accrocher à un projet existant : pas facile de trouver sa propre cadence.

L’un comme l’autre, ces deux partenaires sont lauréats d’un AMI du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, et déploient de ce fait un projet autour de la concertation et de la multifonctionnalité des forêts. Et même si nous avons rejoint ces consortiums de réponses pour provoquer un croisement entre Tronc Commun et ces projets en germe, il faut que chacun trouve son rythme de croisière. Notre positionnement au sein de ces processus de concertation n’arrange rien au balbutiement : un peu dedans, un peu en parallèle, incitant ouvertement au pas de côté plutôt qu’au sentier tout tracé.

Lancement du projet « Dialogue forestier », porté par le PNR des Boucles de la Seine Normande, janvier 2024.
Et maintenant ?

Cela fait donc quelques semaines que Tronc Commun est sur la rampe de lancement, mais … difficile de savoir par quel bout saisir cet épineux sujet de la gouvernance des forêts. Qu’est-ce qu’on cherche exactement ?  Et qui faut-il interroger pour nourrir le diagnostic et alimenter l’exploration ? Quel est le meilleur terrain et moment pour un temps d’observation ?

Notre posture de néophyte oblige, nous avons besoin de repartir de la base : comprendre les réalités et le vécu de nos partenaires, mieux saisir leurs missions, avoir un panorama large des enjeux que rencontrent ces territoires avant d’être plus précis et intentionnels lors de l’enquête.

Démarrage de la pré-enquête : reculer pour mieux sauter ?

Dans les prochains jours, nous réaliserons avec nos partenaires un exercice au croisement de l’entretien et de l’atelier, qui s’articulera autour de 3 séquences :

1/ Repartir de nos partenaires
Quel est leur rôle ? Quelles sont les missions de leurs structures ? Dans quelles instances sont-ils impliqués et avec quels autres acteurs interagissent-ils ?
L’objectif : produire une cartographie d’acteurs pour identifier les parties prenantes et la nature des relations qu’ils entretiennent !

2/Repartir des usages … et des conflits qu’ils génèrent
Quels sont les conflits d’usages/usages intensifs que l’on retrouve sur le territoire ? Où sont-ils situés ? Qui impliquent-ils
L’objectif : nous permettre de prioriser un (ou plusieurs) espace sur lequel cibler l’enquête, et embarquer les acteurs concernés.

3/Aller grattouiller les sujets plus prospectifs
Quels outils et/ou instances existent pour penser la forêt de demain ? Aborder les sujets de transition ? Adopter une vision partagée, qui donne une place à une diversité d’acteurs et de voix ?

Ces éléments nous permettront de préciser l’enquête, qui devrait suivre rapidement ! On a hâte de s’y mettre.